Jeudi 30 avril 2015 - "A la vie" - Jean-Jacques Zilbermann - Ciné-Discussion

Un "devoir de mémoire".

Si la génération des déportés a quasiment disparu, Jean-Jacques Zilbermann considère la Shoah comme un traumatisme héréditaire. Pas question pour autant de livrer un témoignage de souffrance sur les camps. "Il y avait suffisamment de drame pour ne pas y ajouter du mélo", nous explique-t-il. Cet écueil évité, le cinéaste nous offre un film enchanteur à l'esthétique colorée et à la musique entraînante. Un opus à la mélancolie joyeuse, une reconstitution rendue possible grâce à la population conviviale et impliquée de Berck-sur-Mer.

Voici les principales interventions émises lors de ce ciné-discussion:

- Beau film, tiré d'une histoire vraie, émouvant, traité avec retenue et délicatesse.

- Mise en valeur de la région dans une ambiance rétro des années soixante avec les voitures , les vêtements ou les coiffures d'époque qui rappelle notre jeunesse et l'époque faste du plein emploi et de l'essor industriel.

- Les actrices remarquables évoquent par petites touches des milieux et des vécus différents qui expriment la joie de leurs retrouvailles et leur envie de vivre avec des bonheurs simples comme manger une glace ou raconter le passé.

- Difficultés de se reconstruire après l'horreur de la déportation avec des blessures exprimées ou enfouies: le camp de concentration, le bébé mort, les chaussures qu'on ne peut mettre, les relations difficiles avec les conjoints. Mais les retrouvailles permettent de libérer la parole et de renouer avec la vie ordinaire.

- Évocation par petites touches du quotidien des camps: lits superposés, ne pas gaspiller le pain rassis et le tatouage des bras.

- Importance de ne pas oublier la Shoah et les survivants, et de transmettre aux générations futures le devoir de mémoire .

Le film a été apprécié par l'ensemble des participants. Beaucoup de remarques très positives et de remerciements à l'issue de la séance.